Comme annoncé lors de ma campagne MiiMOSA, j'avais le projet de planter des oliviers sur la terre non cultivée de mon exploitation afin de la valoriser au mieux et de permettre le développement de mon activité dans le futur.
Cela étant dit, j'avais surtout très envie de planter ces arbres de mes mains pour ensuite les voir grandir et façonner le paysage.
- Le choix des variétés
Etant en AOP Vallée des Baux-de-Provence, les variétés sont imposées par le cahier des charges. J'ai donc choisi de planter deux variétés déjà présentes dans l'oliveraie : aglandau pour la qualité de son huile et grossane pour faire de délicieuses olives noires piquées au sel à déguster en apéritif. J'ai également apporté deux nouvelles variétés : la célèbre picholine pour ses olives vertes à croquer et la variété bouteillan qui se rapproche de la grossane.
Ces jeunes plants d'oliviers font entre 60 et 80 cm et coûtent entre 6 et 9 euros le plant suivant la pépinière.
- La préparation du sol
Le sol a été décompacté à l'automne à l'aide d'une sous-soleuse pour l'aérer et permettre un meilleur développement des racines. Après avoir réalisé une analyse de sol, il n'a été nécessaire d'apporter de l'engrais à la terre. Enfin, juste avant de débuter la plantation, un passage de disques a permis de désherber et d'ameublir légèrement la terre.
- La plantation
Nous rentrons maintenant dans le cœur du sujet ! Voici le déroulé : faire le tracé, faire les trous, enlever l'olivier de son pot et le placer dans son trou avant de le reboucher, placer le filet anti-rongeurs et faire une cuvette pour arroser abondamment le jeune plant.
Tout cela est dit rapidement mais dans les faits il faut bien compter 2 jours à 3/4 personnes pour planter 250 oliviers. Voici quelques photos :
Cette tarière qui m'a aidé à faire les trous m'aura coûté une entorse au pouce en milieu de parcours mais cela ne m'a pas arrêté pour autant ! Enfin presque :
- L'irrigation, une obligation
Après avoir arrosé une deuxième fois l'ensemble de la plantation au tuyau d'arrosage, il est temps de mettre en place le système d'irrigation. En effet, le tuyau c'est bien mais en comptant environ 1 minute par arbre, cela demande tout de même près de 10 heures pour arroser tous les plants. C'est donc beaucoup de travail pour installer le goutte à goutte mais une fois cela fait, c'est très appréciable.
Il faut tout d'abord dérouler au nord de la plantation les tuyaux principaux (les plus gros) alimentés par le forage sur lesquels on "branche" ensuite les deux lignes de tuyaux (plus petits) par rangée d'arbres dans le sens nord-sud. Il ne reste plus qu'à mettre en place les goutteurs au niveau des arbres à l'aide d'une poinçonneuse. Pour le moment, il y a un seul goutteur par arbre qui fournit un débit de 4L/h. Le nombre de goutteurs sera augmenté au fur et à mesure de la croissance des oliviers.
- Les déboires
Il est bien connu qu'en agriculture, on ne peut pas tout maîtriser et c'est ce que j'ai pu découvrir avec la visite de sangliers. Attirés par la terre fraîchement arrosée, ils m'ont rendu visite une nuit et ont déterré une dizaine d'oliviers. Je me suis empressé de les replanter en croisant les doigts pour que cela n'ait pas d'impact.
Enfin, sur 540 oliviers, 7 plants ont commencé à sécher 10 jours après avoir été plantés. Malheureusement pour 4 d'entre eux, il était trop tard. Les autres sont repartis après les avoir arrosés abondamment. La cause aura donc été la sécheresse, les fortes chaleurs et un terreau sûrement un peu trop sec au moment de la plantation pour lequel l'arrosage effectué n'aura pas suffi à le réhumidifier.
- Bilan
La plantation de ces oliviers marquera à coup sûr un moment clé dans mon installation en tant qu'oléiculteur que je garderai bien évidement en mémoire. Au départ, ce projet m'est apparu comme une montagne difficile à franchir, mais avec de la volonté et de l'aide on arrive à faire de belles choses !